Merci à tous.
Cela réchauffe le cœur vos messages de réconfort.
Désolé, je n’a pas fini l’histoire hier soir parce que très tard, terrassé par la fatigue.
J’ai posté vite fait les dernières photos de Litchi parce que je m’endormais littéralement.
A plusieurs reprises, j’ai failli faire tomber mon ordi de mon lit.
Et ensuite, grosse journée de boulot, donc pas pu dire à Alex de le faire aujourd’hui.
Pour le raté, ce n’est ni la faute de la cage, ni la manière de la tenir, c’est uniquement de ma faute.
Je portais la cage avec Alex, tout excité (moi) de les voir évoluer dans leur nouvelle volière.
Et puis, dans l’interminable escalier qui mène à la volière, marchant à reculons, l’escalier étant étroit, je me suis emmêlé les pieds, et je suis tombé.
Malheureusement, dans ma chute, j’ai lâché le tiroir et ai appuyé un peu sur la cage.
Ces cages sont solides, mais ne sont pas faites pour supporter un tel oie_sot, et c’est à ce moment là que j’ai rompu sa parfaite « rectitude ».
Son assemblage était quelque peu … trapezéifié … et donc à perdu toute sa bonne tenue !
Et les malicieux en ont profités pour en faire autant et filer, oubliant toute la bonne éducation qu’ils avaient reçue !!
Pour reprendre le fil de l’histoire, dans la longue et grande douleur qui nous oppressait, on a quand même puisé dans l’énergie du désespoir.
Tant que ce n’est pas fini … ce n’est pas fini !!
Le plus urgent était d’essayer de sauver Litchi, en très mauvaise posture.
Alex revenant de ses recherches de Fidji, bredouille, je l’ai laissée avec les enfants devant l’arbre, en leur demandant de secouer leurs T-shirts « joyeusement » (pour ne pas effrayer Litchi), à bout de bras, sous l’arbre mais à distance raisonnable, ceci dans l’infime espoir d’impressionner le rapace, tout en rassurant Litchi avec ses petits mots doux préférés.
Je n’imagine même pas la scène de loin.
Les voisins, si ce n’est déjà fait, ont du nous prendre pour des fadas, à crier toute la journée comme ça et à sauter et à gesticuler dans tous les sens !!
Le voisin passe par ici, un cri passe par là !
Et les autres repassent par là, et parlent aux arbres !
Tous des fadas ces buveurs d’eau !! Voilà ce que c’est de ne pas la stériliser au p’tit jaune !! Vont faire tourner le notre à force de courir comme ça !!
Mais la honte ne tuant plus de nos jours, moins pénalisés par le p’tit jaune et encore un peu alerte (enfin Alex et les enfants, moi …), cette pensée nous a conforté, rechargé : il faut persévérer, et même si tous les espoirs sont extrêmement minces, et même si cela amenuise nos chances de bien nous intégrer dans le voisinage, par exemple en pasteurisant à notre tour notre bonne eau de source !
J’ai la responsabilité de leur chute, mais nous n’aurons pas celle de leur abandon.
Même si je resterai coupable à vie de leur mort !!!!!!!
Alors pourquoi avoir laissé Alex et les enfants devant ce cruel spectacle ??
Parce qu’en dernier espoir, je me suis rappelé que la faune sauvage craignait unanimement une chose : le fusil.
Mais bien sûr, sans lui tirer dessus. Je les aime trop, et ce n’est pas leur faute que de vouloir nourrir leurs petits. Eux aussi ont leurs devoirs et responsabilités ! Et s’y prennent certainement mieux que nous !
Et non seulement sans le viser, mais même sans tirer le moindre coup de feu en l’air, un air désenchanté qui risquerait d’envoyer nos pioux chéris à des lieues d’ici, terrorisés à vie.
Bien souvent, rien que sa vue suffit à faire fuir le plus téméraire des prédateurs !
Il fallait juste qu’Alex et les enfants le maintiennent à distance, le temps que je tente ce dernier artifice.
C'était évident, cela allait fonctionner ! Cela DEVAIT fonctionner !
Finalement, en sortant et en brandissant le fanion sauveur, il n’eut pas la réaction escomptée.
Pire, il semblait raccourcir ses ronds autour de l’arbre.
Puis rapidement, sans que l’on s’y attende, il poussa un cri puissant, perçant, celui que Fidji et Litchi entendent à des kilomètres et qui les terrorise.
Et en même temps, glaçant, mais tellement majestueux.
J’ai compris alors qu’il avait eu certainement plus peur de « l’escalade » que cru en ma tentative tragi-comique.
A moins que, bon prince, il avait perçu un tel attachement à notre petite volaille, qu’il avait finalement hésité à plumer une petite mais si bruyante victuaille ?
Et, il a tourné les « éperons », sans plus aucun mot.
Dignement. Nous écrasant de toute sa hauteur.
On n’y croyait plus : il a totalement disparu.
La douceur de la récompense passée, nous nous sommes alors aperçu, glacés d’effroi, qu’il volait dans la direction … de Fidji !!!
Tout s’est alors accéléré.
Litchi a recommencé à nous répondre. Il avait terriblement faim le bougre de vagabond.
Et à force de l'entendre crier, Fidji a fini par se répandre !
Mais loin, loin, très loin, un cri à peine perceptible.
On a repris espoir, il était donc en vie.
Mais très vite, l’amer angoisse d’une fâcheuse rencontre a repris le dessus.
Ces cris n'allaient-ils pas attirer le mâlin??
Et puis, de tentatives en tentatives, à force de faire crier Litchi en lui parlant de nourriture et de câlins, le cri de Fidji se fit encore un peu mieux entendre.
Il se rapprochait, lentement, lentement, mais surement.
Nous n’avons pas bougé, de peur de le faire repartir.
Et puis, nouvelle angoisse, une ombre à contre jour, une silhouette, et, oh, bonheur, devenant nous des couleurs, un sublime arc-en-ciel, et surtout, un cri, proche et accroché à cette ombre, un cri tellement reconnaissable, normalement tellement douloureux, mais ici, si mélodieux !!
Quelle difficulté de faire garder son calme à tout ce petit monde pour ne pas l’effrayer.
Il fallait même essayer de calmer Litchi !
Mais tout n’était pas encore gagné.
On le savait. Et la réalité s’est très vite rappelée à nous.
Fidji, essoufflé par tout ce céleste chemin parcouru, affamé, nous regardait, nous regardait encore, avec insistance. Et criait.
Mais il n’était toujours pas à côté de Litchi.
Il s’est envolé encore une fois et à contourné la maison.
Ne voulant laisser Litchi, j’ai encore une fois envoyé Alex et les enfants le suivre.
Et puis je les ai entendus crier.
Mon sang n’a fait qu’un tour.
Mon dieu, les chats !!
Mon vieux cœur s’est emballé à mille à l’heure, au risque de se rompre, trop douloureux.
Et puis, le bourdonnement des tempes diminuant, les cris me sont parvenus, de plus en plus clair :
Cela ressemblait à de la joie, mêlée à du stress mal dissimulé.
On me disait qu’il était descendu sur un arbuste.
On me disait qu’il était à peine à 3 mètres de hauteur.
Mais on me disait aussi qu’il refusait de venir à leur rencontre.
Je suis arrivé, rapidement, pour finir de comprendre, l’ai vu sur son petit arbre, tellement beau.
Et puis, pas le temps de réfléchir, de pauser, de suggérer : il a crié et est venu se poser directement sur mon épaule.
Comme pour me gronder, moi, et uniquement moi, le pleinement fautif de tous ses maux.
Leur cage étant devant la maison, pour inciter Litchi à descendre et retrouver son chez-soi, on en a donc profité pour nourrir et abreuver Fidji, et le mettre en sécurité.
Il est passé de sa gamelle de grain à son abreuvoir au moins une dizaine de fois de suite.
Insatiable.
Nous avons laissé les enfants avec lui pour le surveiller et le réconforter, et sommes retournés voir Litchi.
Mais rien à faire, il ne voulait pas descendre.
Il était perché très haut et était certainement impressionné par cette hauteur.
Peut-être avait-il peur de se lancer ??
On devait lui apparaître si petit !! Comment avoir confiance en nous de nouveau ??!!
Impossible de monter dans l’arbre sans harnachement.
Un énorme pin sans aucune branche avant plusieurs mètres de hauteur.
Et puis, j’avais tenté avec Fidji, je m’étais hissé assez proche de lui (jusqu’où peuvent m’amener mes années et mes kilos, ces derniers marquant bien notre différence avec le monde des oiseaux), mais sachant à quel point j’étais à l’aise dans une telle situation, Fidji avait refusé mon invitation.
Et préférait se marrer à contempler de la même façon la descente tout aussi comique que la montée : d’en haut.
Tant qu’à faire, s’il voulait descendre, il savait bien mieux que moi comment faire !
Il y était monté en un clin d’oeil, LUI !
Mais revenons à notre petit Litchi.
A force de contempler Fidji se faire caresser. Et manger. Et boire.
Il s’est enfin envolé. Tellement beau aussi !
Il a fait le tour de la maison, mais malheureusement pour se percher dans un arbre plus loin, toujours aussi haut, mais à équidistance de leur cage, d’où Fidji maintenant commençait à le gronder pour le faire rentrer.
Quelques heures et envols plus tard, toujours dans des arbres à la même hauteur, autour de la cage de Fidji, il a fini par prendre son courage à deux ailes, et il a fait ce que même Fidji n’avait jamais tenté : une descente directe de 15 mètres de haut en vol « amorti », tel un « hélico » de tilleul, ou aussi précisément qu’un parachute rond de la 2nde grande guerre.
De toute beauté et d’une réelle maîtrise au début, cela s’est vite compliqué aux abords des branches plus basses.
Après quelques revers smashés de ces dernières sur son postérieur pour lui rappeler les bonnes manières,
tel un avion de chasse en flammes de la même époque qui tombe en chandelle …
il a enfin atterri sur mes épaules … pour me donner … un bisou ! Sans préliminaire, rien, direct !
Pour se faire pardonner ? Ou traumatisé d’entendre cette promesse sous toutes ses formes pendant des heures durant, comme s’il en avait rêvé tout ce temps !?
Mon dieu, que c’était beau ces retrouvailles. On avait l’impression d’assister à de nouvelles naissances.
Je crois qu’ils n’ont jamais vu autant de bouches et eu de câlins en une seule fois
Et bien, oui ! OUFFFF !!!
Désolé de mettre autant lâché. D’avoir ainsi vidé mon sac
Mais je suis lessivé. Et cela fait le plus grand bien
Vous m’avez servi de défouloir.
J’en suis bien désolé !
Pour finir donc, nous vous invitons plutôt à retourner sur leur post un peu plus bas dans cette rubrique, un peu plus tard, d'ici quelques jours, pour essayer de vous faire gouter à des joies plus simples et plus saines, avec quelques photos de nos pioux chéris dans leur nouvel espace de vie, en attendant la prochaine (volière hein, pas aventure j’espère !! ma vieille éponge à sang lâcherait cette fois) !!
Croyez bien que ces images là, on va les consulter en chair et en os pendant quelques heures, avec un petit verre pour se remonter, et puis quand le petit nuage sera redescendu, les pieds (de tout le monde) enfin sur terre, on viendra vous poster les photos là bàs
Fred
Là je suis sûr, ceux qui auront le courage de lire ces dernières lignes auront lu seulement les premières lignes et les dernières. C'est-à-dire : l’essentiel Bises au monde entier !!!