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| | La proventriculite | |
| | Auteur | Message |
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Yann Administrateur
Messages : 28021 Date d'inscription : 03/04/2011 Age : 51 Localisation : centre
| Sujet: La proventriculite Sam 7 Jan 2012 - 18:05 | |
| LA PROVENTRICULITE - Citation :
- Introduction :
A l'origine ne concernant que les perroquets Aras cette dégénérescence du système neurovégétatif digestif s'est rapidement étendues à quasiment toutes les espèces d'oiseau avec plus ou moins de fréquence et d'intensité.
C'est un syndrome de dépérissement de l'oiseau dont l'origine est une dilatation inflammatoire au niveau du pro ventricule gastro-intestinal.
L'origine infectieuse de cette inflammation est mal déterminée, vraisemblablement elle est multiple et fait intervenir une certaine synergie microbienne à la fois virale (paramyxovirus) et bactérienne (mégabacteries).
Diagnostics différentiels :
Cette inflammation peut être due à un corps étranger ou à une tumeur responsable d'une gastrite. Il peut aussi parfois s'agir d'une parasitose nécessitant un simple traitement vermifuge ou anti-protozoaire.
Si les deux cas précédents peuvent expliquer les cas isolés au sein d'un élevage il sera impossible de les traiter.
Le facteur parasitaire qu'il s'agisse de vers ou de protozoaires lui peut être combattu et guéri.
Enfin les candidoses peuvent provoquer les mêmes symptômes que la proventriculite.
Ce qui expliquerait le rapprochement de l'évolution de cette maladie de celui d'une mycose. Le candida albicans étant une levure pathogène micro organisme situé à la frontière entre les champignons et les bactéries. Il faudra dans ce cas utiliser un traitement antifongique à base de ketoconazole ou de fluconazole.
Rappelons ici que a proventriculite peut aussi tout simplement être d'origine digestive, sans paramètre infectieux, consécutive à une alimentation trop riche et difficilement digérable (pâtées trop grasses ou excès de graines noires). C'est dans ce cas un simple symptôme que l'on pourra faire disparaitre sans conséquences systématiquement morbide pour l'oiseau. Ce déséquilibre digestif étant évidement un facteur aggravant de la vrai proventriculite à mégabactérie.
Symptômes :
Mise en boule fréquente Plumage ébouriffé et rugueux Amaigrissement progressif, bréchet saillant (« lame », « couteau ») L'appétit et donc l'alimentation reste normale voir abondante Ventre rouge et gonflé Le bec prend parfois une couleur bleutée. Diarrhée nauséabonde. Fientes présentant des graines entières non digérées L'autopsie révèle une Inflammation du pro ventricule qui se rempli de mucosités et gonfle (hypertrophie). Il se dilate et se congestionne. On observe parfois des régurgitations pouvant présenter des traces de sang ainsi que des troubles d'ordre neurologique : difficultés à se percher, mouvements anormaux de la tête, boiteries et autres troubles de la coordination.
Commentaires :
La maladie est de plus en plus fréquente et revêt des formes de plus en plus souvent variables quand à sa transmission et à son évolution. Même si la principale victime reste le canari, toutes les espèces d'oiseaux sont concernées. Le nombre d'espèces présentant de plus en plus souvent cette maladie est en constante augmentation. Un facteur génétique semble faire que certaine souches d'oiseaux y serait plus sensible que d'autres. La composante virale serait apparemment le plus souvent à l'origine du problème en provoquant une dégénérescence neurologique du proventricule , du gésier et d'une partie de l'intestin. Les graines non broyées stagnent dans le système digestif et une fermentation excessive favorise la chute de l'acidité gastrique(le ph passant de 2-3 à 6-7) et donc le développement des microbes. L'acidification gastro-intestinale sera un des moyens pour limiter l'évolution de la maladie.
C'est a ce niveau qu'interviennent les bactéries, souvent megabactérie (bactérie de grande taille en forme de baguettes entourée d'un épais mucus) d'où l'autre non de la proventriculite : la mégabactériose. L'évolution symptomatique de la maladie se rapproche alors souvent de celui d'une infection par champignon mais il ne faut pas s'y méprendre les antifongiques utilisés seuls ne seront d'aucun secours.
Cette flambée bactérienne dans les voies digestives ne serait donc déjà qu'une infection secondaire au même titre que la plupart des colibacilloses et salmonelloses. Les mégabactéries se comportant dans le cas de la proventriculite comme les germes opportunistes précités.
Leur « opportunité » à elle étant la dégénerescence du pouvoir de contraction du proventricule qui entraine stagnation d'aliments non digérés favorisant les fermentations la diminution des sécrétions d'acide gastrique et donc la chute de l'acidité digestive.
La proventriculite serait donc un nouvel exemple que si les infections secondaires bactériennes sont bien la cause de la mort elles ne sont pas en fait à l'origine même du problème. Il y a longtemps que je suis persuadé que les difficultés infectieuses que nous rencontrons en élevage sont souvent liées à des infections primaires virales ou a des variantes d'infections virales classiques dont les symptômes atténués ou modifiés nous déroutent complètement vu les difficultés du diagnostic en ornithologie.
Cela incrimine encore un peu plus les virus dont les capacités de mutations sont surement à l'origine de ces « variantes » pathologiques de maladies classiques. Par exemple nous connaissons depuis longtemps différentes variantes de la variole : la forme foudroyante, la cutaneo-muqueuse etc.... Certaines forme à symptômes atténuées (pertes de plumes périocculaires accompagnées de dépérissement) atteignent les adultes dés le début de la reproduction voir même avant.
Evidemment lorsque l'on est en présence d'une infection virale primaire, on pourra utiliser tout les antibiotiques existants cela ne servira qu'a éviter sur le moment (quand on y arrive) l'infection secondaire et donc le décès de certains malades. Par contre la virose responsable ne sera pas éradiquée et ce ne sera qu'une question de temps pour que le problème se renouvelle voir s'intensifie.
Evolution :
L'évolution est parfois comparable à celle d'une mycose (champignon). Cela étant vraisemblablement du à une surinfection par candidose. La maladie évolue généralement sur 8 à 12 semaines, parfois moins chez les jeunes en croissance (4 semaines) mais parfois plusieurs mois. Sans traitement l'issu de la proventriculite à mégabactérie sera systématiquement la mort. Il s'agit d'une maladie qui lorsqu'elle est infectieuse n'est pas guérie. Les thérapeutiques conduites par l'éleveur n'empêcheront pas les rechutes on peut alors parler de maladie chronique.
Les améliorations s'apparentant à des phases de rémission c'est-à-dire des périodes ou l'intensité des symptômes diminue. En dehors de toute composante infectieuse, l'alimentation trop riche peut favoriser l'apparition d'une proventriculite qui sera elle guérie par un traitement adéquat, mais si périodiquement cette alimentation est renouvelée les oiseaux retomberont malades. Il s'agit là plus d'une répétition de la pathologie que d'une chronicité. La distension des parois du pro ventricule fini par aboutir à une sorte d'occlusion, la paroi cède et les mucosités infectées mélangées aux aliments en cours de digestion se déversent dans l'abdomen, ce qui entraine rapidement la mort par septicémie (infection sanguine généralisée).
Le pro ventricule qui est une partie de l'estomac ne secrète plus correctement l'acide gastrique nécessaire à la digestion des aliments. Le tractus intestinal ne se faisant plus du fait de la dégénérescence de l'inervation du pro ventricule, les aliments ne progresse plus dans les voies digestives et ne sont plus broyés. Les aliments n'étant plus digérés l'assimilation des nutriments ne se fait donc plus et l'oiseau meurt aussi souvent dans un état d'anorexie très important. Même si le produit miracle n'existe pas plus pour la proventriculite que pour toutes les autres maladies, ce n'est pas l'intensité des symptômes qui fait que l'oiseau est condamné mais plutôt la composante infectieuse et donc l'intensité de l'infection secondaire voir des surinfections.
En effet si l'origine du symptome n'est que digestive l'oiseau pourra être sauvé même s'il présente des signes avancés de la maladie.
Contamination et incubation :
La voie de contamination n'est pas plus connue que la durée d'incubation. Selon les cas et selon les élevages atteints, le nombre d'individus contaminés, leur âge, la rapidité d'évolution de la maladie et la contagiosité sont très variables. Evidemment la voie de contamination orale semble être privilégiée car cette maladie est à classer dans les pathologies digestives. Cela n'a rien de très étonnant car la voie orale représente de toute façon la voie de contamination de prédilection de la majorité des pathologies ornithologiques par opposition à la voie aérienne qui reste plus mineure. Le facteur de contamination par porteurs sains de la maladie est évident. On suspecte aussi une transmission entomophile (par les insectes).
Prévention :
-Hygiène et quarantaine (comme toujours !) Un soin particulier devant être apporté à la propreté des litières et à l'usage de traitements préventifs antiviraux en cours de quarantaine. Je reformule pour être bien sur que l'information n'échappera a personne : l'infection primaire étant du à un virus, la prévention antivirale devra être, avec l'hygiène évidemment, au coeur de vos préoccupations pour vous protéger de cette maladie. -Pro biotiques (ferments lactiques, reconstituant de la flore intestinale « barrière », levures et autres enzymes) distribués régulièrement voir en permanence même à faibles doses. -Evitez les excès de pâtées grasses et de graines oléagineuses notamment noires. -Compléments de digestibilité (choline, sorbitol, betaine, inositol, pectines....), hepatoprotecteurs et dépuratifs en cure régulières notamment dans les périodes d'acclimatation alimentaires et les périodes de nourrissage des jeunes qui se caractérisent par l'utilisation de pâtées très grasses et souvent supplémentées (proteines, vitamines à fortes doses et autres énergisant).
Traitements :
La maladie à l'origine de l'inflammation bactérienne peut être considérée comme incurable, d'où l'importance des compléments alimentaires de prévention ci-dessus. Les antibiotiques ne permettant dans le meilleur des cas que des rémissions passagères conduisant inévitablement à des rechutes avec aggravation, l'antibiothérapie ayant généralement fatigué l'oiseau. -Les seuls traitements utilisables étant ceux destinés à gérer les symptômes : L'Inflammation (Anti inflammatoire), les mucosités (muco-fluidifiants : carbocystéine et acétylcysteine), la mauvaise digestion (choline, sorbitol, betaine, inositol, pectines....) et enfin la prolifération bactérienne dans les voies digestives (acidification gastro-intestinale). Concernant l'amélioration de la digestibilité la part des graines dans la ration alimentaire doit si possible être limitée et l'apport de pectines et de kaolin sera très bénéfique. -L'iode et son pouvoir antiseptique gastro-intestinal entre autres anti-diarrhéiques peut être utile. -L'acide formique (1ml/litre d'eau de boisson) : c'est conservateur largement utilisé par l'industrie alimentaire qui diminue le ph gastro-intestinal favorisant donc l'acidification digestive ce qui compense la diminution symptomatique de la sécrétion d'acide gastrique lors de la proventriculite et limite le développement des bactéries opportunistes qui ont besoin d'un ph faible. Il est donc bénéfique pour de nombreuses pathologies bactériennes notamment néonatales. (Salut au passage à mon ami jean-michel E. qui m'a signalé la grande mode de ce principe actif préventif en Belgique) -vinaigre de cidre (1c. à soupe / litre 2 jours par semaine) - certain utilisent des solutions d'esprit de sel (acide chlorhydrique) -traitements vermifuge, anti protozoaires et antifongigues (ketoconazole ou fluconazole) pour écarter les diagnostics différentiels et éviter les surinfections concomitantes.
Conclusion :
La composante génétique détermine des souches d'oiseau de sensibilité variable, il est donc évident que des porteurs sains sont responsables de la dissémination de la maladie notamment d'un élevage à l'autre. Tout les oiseaux ont dans leurs voies digestives des méga bactéries et autres germes opportunistes comme les colibacilles et les salmonelles. Ils sont donc en quelques sortes porteurs sains de ces microbes. Cela ne pose pas de problème puisque ces germes ne deviendront pathogènes qu'à l' occasion d'un affaiblissement immunitaire de l'oiseau. A nous de les maintenir en forme et de veiller à leur capacités de résistance immunitaires. La durée d'incubation parfois très longue et l'absence de médicaments efficaces rend la meilleure des quarantaines totalement impuissante. La composante virale de l'infection primaire responsable, fait que même les analyses de fientes ne peuvent pas mettre en évidence la présence du microbe. La qualité de l'alimentation, l'hygiène en général et en particulier au niveau des litières sont donc dans ce cas plus que jamais à surveiller (en volière normalement peuplée le risque est moins important). Notre ignorance au sujet de la Contamination et de l'incubation est révélatrice de la difficulté à identifier clairement non pas la maladie dont meurent les oiseaux mais la véritable cause à l'origine de l'apparition de cette maladie. On revient ainsi sur la piste des virus. Néanmoins il est clair qu'un seul et unique responsable ne peut pas être désigné. A des degrés différents plusieurs types de microbes peuvent être à l'origine de la maladie et c'est cette diversité de causes qui explique la diversité des formes évolutives de la maladie, de ses différents modes de contamination, des durées d'incubation variables etc.... Si le virus n'est pas le seul coupable il est évident que son rôle d'initiateur est souvent à mettre en cause. Il faudra donc veiller à s'en préserver. J'espère que cette fois le clous est bien enfoncé. J'ai volontairement insisté lourdement sur la prévention antivirale car dans toutes les documentations que j'ai consulté en préparant cet article, il n'est jamais question de prévention à l'égard du paramyxovirus responsable de l'infection primaire à l'origine de la mégabactériose qui ne reste elle que l'infection secondaire et non l'agent causal qui est lui le véritable ennemi à combattre pour faire reculer cette maladie. C'est peut être là la nouvelle piste apportée par cet article qui peut faire évoluer les choses concernant cette maladie. Vous aller me dire : « mais il n'y a pas de médicaments pour les virus ». Il est vrai qu'en plus la difficulté d'identification de ces derniers en fait le « fourre tout » idéal de la médecine qui se dit « moderne » mais qui n'en est pas moins ignorante sur le sujet. En plus, effectivement, l'arsenal thérapeutique antiviral même en médecine humaine est extrêmement limité, à tel point qu'envisager d'utiliser des antiviraux humains pour nos oiseaux reste aussi utopique que ruineux. La solution pour la prévention peut venir des thérapeutiques alternatives comme l'homéopathie et la phytothérapie qui toutes deux associées comme toujours à l'hygiène permettront de mettre toutes les chances de son coté pour éviter la présence de virus. L'acidification préventive de l'eau de boisson et les ferments lactiques guarants de la flore intestinale seront des mesures parallèles bénéfiques pour gérer l'équilibre digestif indispensable à la santé de nos oiseaux. Une autre piste peut être payante en présence de cas sévère c'est celle de l'utilisation d'anti-inflammatoire. Lors toute infection il y a une composante inflammatoire or dans le cas de la proventiculite comme son nom l'indique le problème essentiel vient justement de l'inflammation du pro ventricule. Sans envisager d'utiliser directement les anti-inflammatoires chimiques humains là encore l'utilisation de teintures végétales (harpagophytum) ou de mélanges homéopathiques spécifiques pourra être d'un grand secours dans la gestion des cas épidémiques et/ou violents. Par contre si les anti-inflammatoires permettent de limiter l'inflammation du proventricule, il ne faut pas croire qu'ils seront la solution. Les oiseaux ne peuvent pas plus passer leurs vie sous anti-inflammatoire que sous antibiotique. L'ennemi n°1 reste l'infection primaire virale. S'il ne doit vous rester qu'une seule information sur le sujet c'est : lutter contre les virus que ce soit d'ailleurs concernant la proventriculite ou pour vous protéger de nombreuses autres pathologies de l'élevage moderne. Avec les virus vous venez de découvrir dans cette rubrique un autre de mes « bouc émissaires » avec les antibiotiques. Ce qui me donne l'occasion de rappeler que l'usage inapproprié d'antibiotique sans parler des blanchiments et encore moins de la « supplémentation » permanente en antibiotiques sont autant de facteurs qui fatiguent les oiseaux et notamment au niveau digestif et au niveau immunitaires. Cela les rendant plus sensibles aux virus et plus fragile digestivement. De là à dire que si l'on utilisait moins les antibiotiques à tord et à travers, on aurait moins de problèmes avec la proventriculite il n'y a qu'un pas que je franchi en précisant tout de même que ni l'antibioprévention ni les virus sont les seuls responsables des maladies ornithologiques, mais qu'ils n'en sont pas moins deux facteurs dont il faut très sévèrement se méfier. sources : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Dernière édition par Yann le Ven 29 Juin 2012 - 11:40, édité 2 fois | |
| | | moussa Membre d'Honneur
Messages : 9048 Date d'inscription : 07/04/2011 Age : 26 Localisation : Val de marne
| Sujet: Re: La proventriculite Sam 7 Jan 2012 - 19:17 | |
| C'est vraiment très complet,merci beaucoup.
C'est une satané maladie... | |
| | | Lolo Membre Passionné
Messages : 3966 Date d'inscription : 06/04/2011 Age : 62 Localisation : Marolles les Braults pays de la loire
| Sujet: Re: La proventriculite Sam 7 Jan 2012 - 19:39 | |
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| | | fefeye Membre Actif
Messages : 671 Date d'inscription : 06/01/2012 Age : 59 Localisation : liege
| | | | Béa Membre d'Honneur
Messages : 12538 Date d'inscription : 01/11/2011 Age : 53 Localisation : EURE
| Sujet: Re: La proventriculite Sam 7 Jan 2012 - 21:22 | |
| Merci Yann pour cet article bien complet.... mais ca fait peur tout de même | |
| | | Yann Administrateur
Messages : 28021 Date d'inscription : 03/04/2011 Age : 51 Localisation : centre
| Sujet: Re: La proventriculite Ven 24 Mai 2013 - 23:09 | |
| un autre article très instructif pour adapter notamment les apports alimentaires proposés aux sujets atteints. - Citation :
ARTICLE DU DOCTEUR DELESTRADE SUR LA PROVENTRICULITE
Après les généralités des premiers articles de la rubriques ont rentre enfin dans le détail technique. Il était cependant logique de commencer par un grand classique concernant désormais potentiellement toutes les espèces : La Proventriculite Introduction : A l'origine ne concernant que les perroquets Aras cette dégénérescence du système neurovégétatif digestif s'est rapidement étendues à quasiment toutes les espèces d'oiseau avec plus ou moins de fréquence et d'intensité. C'est un syndrome de dépérissement de l'oiseau dont l'origine est une dilatation inflammatoire au niveau du pro ventricule gastro-intestinal. L'origine infectieuse de cette inflammation est mal déterminée, vraisemblablement elle est multiple et fait intervenir une certaine synergie microbienne à la fois virale (paramyxovirus) et bactérienne (mégabacteries). Diagnostics différentiels : Cette inflammation peut être due à un corps étranger ou à une tumeur responsable d'une gastrite. Il peut aussi parfois s'agir d'une parasitose nécessitant un simple traitement vermifuge ou anti-protozoaire. Si les deux cas précédents peuvent expliquer les cas isolés au sein d'un élevage il sera impossible de les traiter. Le facteur parasitaire qu'il s'agisse de vers ou de protozoaires lui peut être combattu et guéri. Enfin les candidoses peuvent provoquer les mêmes symptômes que la proventriculite. Ce qui expliquerait le rapprochement de l'évolution de cette maladie de celui d'une mycose. Le candida albicans étant une levure pathogène micro organisme situé à la frontière entre les champignons et les bactéries. Il faudra dans ce cas utiliser un traitement antifongique à base de ketoconazole ou de fluconazole. Rappelons ici que a proventriculite peut aussi tout simplement être d'origine digestive, sans paramètre infectieux, consécutive à une alimentation trop riche et difficilement digérable (pâtées trop grasses ou excès de graines noires). C'est dans ce cas un simple symptôme que l'on pourra faire disparaitre sans conséquences systématiquement morbide pour l'oiseau. Ce déséquilibre digestif étant évidement un facteur aggravant de la vrai proventriculite à mégabactérie. Symptômes : Mise en boule fréquente Plumage ébouriffé et rugueux Amaigrissement progressif, bréchet saillant (« lame », « couteau ») L'appétit et donc l'alimentation reste normale voir abondante Ventre rouge et gonflé Le bec prend parfois une couleur bleutée. Diarrhée nauséabonde. Fientes présentant des graines entières non digérées L'autopsie révèle une Inflammation du pro ventricule qui se rempli de mucosités et gonfle (hypertrophie). Il se dilate et se congestionne. On observe parfois des régurgitations pouvant présenter des traces de sang ainsi que des troubles d'ordre neurologique : difficultés à se percher, mouvements anormaux de la tête, boiteries et autres troubles de la coordination. Commentaires : La maladie est de plus en plus fréquente et revêt des formes de plus en plus souvent variables quand à sa transmission et à son évolution. Même si la principale victime reste le canari, toutes les espèces d'oiseaux sont concernées. Le nombre d'espèces présentant de plus en plus souvent cette maladie est en constante augmentation. Un facteur génétique semble faire que certaine souches d'oiseaux y serait plus sensible que d'autres. La composante virale serait apparemment le plus souvent à l'origine du problème en provoquant une dégénérescence neurologique du proventricule , du gésier et d'une partie de l'intestin. Les graines non broyées stagnent dans le système digestif et une fermentation excessive favorise la chute de l'acidité gastrique(le ph passant de 2-3 à 6-7) et donc le développement des microbes. L'acidification gastro-intestinale sera un des moyens pour limiter l'évolution de la maladie. C'est a ce niveau qu'interviennent les bactéries, souvent megabactérie (bactérie de grande taille en forme de baguettes entourée d'un épais mucus) d'où l'autre non de la proventriculite : la mégabactériose. L'évolution symptomatique de la maladie se rapproche alors souvent de celui d'une infection par champignon mais il ne faut pas s'y méprendre les antifongiques utilisés seuls ne seront d'aucun secours. Cette flambée bactérienne dans les voies digestives ne serait donc déjà qu'une infection secondaire au même titre que la plupart des colibacilloses et salmonelloses. Les mégabactéries se comportant dans le cas de la proventriculite comme les germes opportunistes précités. Leur « opportunité » à elle étant la dégénerescence du pouvoir de contraction du proventricule qui entraine stagnation d'aliments non digérés favorisant les fermentations la diminution des sécrétions d'acide gastrique et donc la chute de l'acidité digestive. La proventriculite serait donc un nouvel exemple que si les infections secondaires bactériennes sont bien la cause de la mort elles ne sont pas en fait à l'origine même du problème. Il y a longtemps que je suis persuadé que les difficultés infectieuses que nous rencontrons en élevage sont souvent liées à des infections primaires virales ou a des variantes d'infections virales classiques dont les symptômes atténués ou modifiés nous déroutent complètement vu les difficultés du diagnostic en ornithologie. Cela incrimine encore un peu plus les virus dont les capacités de mutations sont surement à l'origine de ces « variantes » pathologiques de maladies classiques. Par exemple nous connaissons depuis longtemps différentes variantes de la variole : la forme foudroyante, la cutaneo-muqueuse etc.... Certaines forme à symptômes atténuées (pertes de plumes périocculaires accompagnées de dépérissement) atteignent les adultes dés le début de la reproduction voir même avant. Evidemment lorsque l'on est en présence d'une infection virale primaire, on pourra utiliser tout les antibiotiques existants cela ne servira qu'a éviter sur le moment (quand on y arrive) l'infection secondaire et donc le décès de certains malades. Par contre la virose responsable ne sera pas éradiquée et ce ne sera qu'une question de temps pour que le problème se renouvelle voir s'intensifie. Evolution : L'évolution est parfois comparable à celle d'une mycose (champignon). Cela étant vraisemblablement du à une surinfection par candidose. La maladie évolue généralement sur 8 à 12 semaines, parfois moins chez les jeunes en croissance (4 semaines) mais parfois plusieurs mois. Sans traitement l'issu de la proventriculite à mégabactérie sera systématiquement la mort. Il s'agit d'une maladie qui lorsqu'elle est infectieuse n'est pas guérie. Les thérapeutiques conduites par l'éleveur n'empêcheront pas les rechutes on peut alors parler de maladie chronique. Les améliorations s'apparentant à des phases de rémission c'est-à-dire des périodes ou l'intensité des symptômes diminue. En dehors de toute composante infectieuse, l'alimentation trop riche peut favoriser l'apparition d'une proventriculite qui sera elle guérie par un traitement adéquat, mais si périodiquement cette alimentation est renouvelée les oiseaux retomberont malades. Il s'agit là plus d'une répétition de la pathologie que d'une chronicité. La distension des parois du pro ventricule fini par aboutir à une sorte d'occlusion, la paroi cède et les mucosités infectées mélangées aux aliments en cours de digestion se déversent dans l'abdomen, ce qui entraine rapidement la mort par septicémie (infection sanguine généralisée). Le pro ventricule qui est une partie de l'estomac ne secrète plus correctement l'acide gastrique nécessaire à la digestion des aliments. Le tractus intestinal ne se faisant plus du fait de la dégénérescence de l'inervation du pro ventricule, les aliments ne progresse plus dans les voies digestives et ne sont plus broyés. Les aliments n'étant plus digérés l'assimilation des nutriments ne se fait donc plus et l'oiseau meurt aussi souvent dans un état d'anorexie très important. Même si le produit miracle n'existe pas plus pour la proventriculite que pour toutes les autres maladies, ce n'est pas l'intensité des symptômes qui fait que l'oiseau est condamné mais plutôt la composante infectieuse et donc l'intensité de l'infection secondaire voir des surinfections. En effet si l'origine du symptome n'est que digestive l'oiseau pourra être sauvé même s'il présente des signes avancés de la maladie. Contamination et incubation : La voie de contamination n'est pas plus connue que la durée d'incubation. Selon les cas et selon les élevages atteints, le nombre d'individus contaminés, leur âge, la rapidité d'évolution de la maladie et la contagiosité sont très variables. Evidemment la voie de contamination orale semble être privilégiée car cette maladie est à classer dans les pathologies digestives. Cela n'a rien de très étonnant car la voie orale représente de toute façon la voie de contamination de prédilection de la majorité des pathologies ornithologiques par opposition à la voie aérienne qui reste plus mineure. Le facteur de contamination par porteurs sains de la maladie est évident. On suspecte aussi une transmission entomophile (par les insectes). Prévention : -Hygiène et quarantaine (comme toujours !) Un soin particulier devant être apporté à la propreté des litières et à l'usage de traitements préventifs antiviraux en cours de quarantaine. Je reformule pour être bien sur que l'information n'échappera a personne : l'infection primaire étant du à un virus, la prévention antivirale devra être, avec l'hygiène évidemment, au coeur de vos préoccupations pour vous protéger de cette maladie. -Pro biotiques (ferments lactiques, reconstituant de la flore intestinale « barrière », levures et autres enzymes) distribués régulièrement voir en permanence même à faibles doses. -Evitez les excès de pâtées grasses et de graines oléagineuses notamment noires. -Compléments de digestibilité (choline, sorbitol, betaine, inositol, pectines....), hepatoprotecteurs et dépuratifs en cure régulières notamment dans les périodes d'acclimatation alimentaires et les périodes de nourrissage des jeunes qui se caractérisent par l'utilisation de pâtées très grasses et souvent supplémentées (proteines, vitamines à fortes doses et autres énergisant). Traitements : La maladie à l'origine de l'inflammation bactérienne peut être considérée comme incurable, d'où l'importance des compléments alimentaires de prévention ci-dessus. Les antibiotiques ne permettant dans le meilleur des cas que des rémissions passagères conduisant inévitablement à des rechutes avec aggravation, l'antibiothérapie ayant généralement fatigué l'oiseau. -Les seuls traitements utilisables étant ceux destinés à gérer les symptômes : L'Inflammation (Anti inflammatoire), les mucosités (muco-fluidifiants : carbocystéine et acétylcysteine), la mauvaise digestion (choline, sorbitol, betaine, inositol, pectines....) et enfin la prolifération bactérienne dans les voies digestives (acidification gastro-intestinale). Concernant l'amélioration de la digestibilité la part des graines dans la ration alimentaire doit si possible être limitée et l'apport de pectines et de kaolin sera très bénéfique. -L'iode et son pouvoir antiseptique gastro-intestinal entre autres anti-diarrhéiques peut être utile. -L'acide formique (1ml/litre d'eau de boisson) : c'est conservateur largement utilisé par l'industrie alimentaire qui diminue le ph gastro-intestinal favorisant donc l'acidification digestive ce qui compense la diminution symptomatique de la sécrétion d'acide gastrique lors de la proventriculite et limite le développement des bactéries opportunistes qui ont besoin d'un ph faible. Il est donc bénéfique pour de nombreuses pathologies bactériennes notamment néonatales. (Salut au passage à mon ami jean-michel E. qui m'a signalé la grande mode de ce principe actif préventif en Belgique) -vinaigre de cidre (1c. à soupe / litre 2 jours par semaine) - certain utilisent des solutions d'esprit de sel (acide chlorhydrique) -traitements vermifuge, anti protozoaires et antifongigues (ketoconazole ou fluconazole) pour écarter les diagnostics différentiels et éviter les surinfections concomitantes. Conclusion : La composante génétique détermine des souches d'oiseau de sensibilité variable, il est donc évident que des porteurs sains sont responsables de la dissémination de la maladie notamment d'un élevage à l'autre. Tout les oiseaux ont dans leurs voies digestives des méga bactéries et autres germes opportunistes comme les colibacilles et les salmonelles. Ils sont donc en quelques sortes porteurs sains de ces microbes. Cela ne pose pas de problème puisque ces germes ne deviendront pathogènes qu'à l' occasion d'un affaiblissement immunitaire de l'oiseau. A nous de les maintenir en forme et de veiller à leur capacités de résistance immunitaires. La durée d'incubation parfois très longue et l'absence de médicaments efficaces rend la meilleure des quarantaines totalement impuissante. La composante virale de l'infection primaire responsable, fait que même les analyses de fientes ne peuvent pas mettre en évidence la présence du microbe. La qualité de l'alimentation, l'hygiène en général et en particulier au niveau des litières sont donc dans ce cas plus que jamais à surveiller (en volière normalement peuplée le risque est moins important). Notre ignorance au sujet de la Contamination et de l'incubation est révélatrice de la difficulté à identifier clairement non pas la maladie dont meurent les oiseaux mais la véritable cause à l'origine de l'apparition de cette maladie. On revient ainsi sur la piste des virus. Néanmoins il est clair qu'un seul et unique responsable ne peut pas être désigné. A des degrés différents plusieurs types de microbes peuvent être à l'origine de la maladie et c'est cette diversité de causes qui explique la diversité des formes évolutives de la maladie, de ses différents modes de contamination, des durées d'incubation variables etc.... Si le virus n'est pas le seul coupable il est évident que son rôle d'initiateur est souvent à mettre en cause. Il faudra donc veiller à s'en préserver. J'espère que cette fois le clous est bien enfoncé. J'ai volontairement insisté lourdement sur la prévention antivirale car dans toutes les documentations que j'ai consulté en préparant cet article, il n'est jamais question de prévention à l'égard du paramyxovirus responsable de l'infection primaire à l'origine de la mégabactériose qui ne reste elle que l'infection secondaire et non l'agent causal qui est lui le véritable ennemi à combattre pour faire reculer cette maladie. C'est peut être là la nouvelle piste apportée par cet article qui peut faire évoluer les choses concernant cette maladie. Vous aller me dire : « mais il n'y a pas de médicaments pour les virus ». Il est vrai qu'en plus la difficulté d'identification de ces derniers en fait le « fourre tout » idéal de la médecine qui se dit « moderne » mais qui n'en est pas moins ignorante sur le sujet. En plus, effectivement, l'arsenal thérapeutique antiviral même en médecine humaine est extrêmement limité, à tel point qu'envisager d'utiliser des antiviraux humains pour nos oiseaux reste aussi utopique que ruineux. La solution pour la prévention peut venir des thérapeutiques alternatives comme l'homéopathie et la phytothérapie qui toutes deux associées comme toujours à l'hygiène permettront de mettre toutes les chances de son coté pour éviter la présence de virus. L'acidification préventive de l'eau de boisson et les ferments lactiques guarants de la flore intestinale seront des mesures parallèles bénéfiques pour gérer l'équilibre digestif indispensable à la santé de nos oiseaux. Une autre piste peut être payante en présence de cas sévère c'est celle de l'utilisation d'anti-inflammatoire. Lors toute infection il y a une composante inflammatoire or dans le cas de la proventiculite comme son nom l'indique le problème essentiel vient justement de l'inflammation du pro ventricule. Sans envisager d'utiliser directement les anti-inflammatoires chimiques humains là encore l'utilisation de teintures végétales (harpagophytum) ou de mélanges homéopathiques spécifiques pourra être d'un grand secours dans la gestion des cas épidémiques et/ou violents. Par contre si les anti-inflammatoires permettent de limiter l'inflammation du proventricule, il ne faut pas croire qu'ils seront la solution. Les oiseaux ne peuvent pas plus passer leurs vie sous anti-inflammatoire que sous antibiotique. L'ennemi n°1 reste l'infection primaire virale. S'il ne doit vous rester qu'une seule information sur le sujet c'est : lutter contre les virus que ce soit d'ailleurs concernant la proventriculite ou pour vous protéger de nombreuses autres pathologies de l'élevage moderne. Avec les virus vous venez de découvrir dans cette rubrique un autre de mes « bouc émissaires » avec les antibiotiques. Ce qui me donne l'occasion de rappeler que l'usage inapproprié d'antibiotique sans parler des blanchiments et encore moins de la « supplémentation » permanente en antibiotiques sont autant de facteurs qui fatiguent les oiseaux et notamment au niveau digestif et au niveau immunitaires. Cela les rendant plus sensibles aux virus et plus fragile digestivement. De là à dire que si l'on utilisait moins les antibiotiques à tord et à travers, on aurait moins de problèmes avec la proventriculite il n'y a qu'un pas que je franchi en précisant tout de même que ni l'antibioprévention ni les virus sont les seuls responsables des maladies ornithologiques, mais qu'ils n'en sont pas moins deux facteurs dont il faut très sévèrement se méfier. sources : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] | |
| | | danie-reu Membre
Messages : 85 Date d'inscription : 15/05/2013 Age : 72 Localisation : Ile de la REUNION
| Sujet: la proventriculite Sam 25 Mai 2013 - 4:38 | |
| Merci Yann pour les infos. C'est pas rassurant! Je donne assez régulièrement des gouttes Océférol (Aliment complémentaire pour oiseaux de compagnie). Qu'en pensez-vous, est-ce bon ? Je commence a avoir peur avec cette maladie. | |
| | | Yann Administrateur
Messages : 28021 Date d'inscription : 03/04/2011 Age : 51 Localisation : centre
| Sujet: Re: La proventriculite Sam 25 Mai 2013 - 12:45 | |
| Pour rappel il existe désormais un test de dépistage [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]L'océférol est conseillé comme complément en vue de mettre des oiseaux en reproduction pour augmenter le taux de fertilité, car riche en vitamine E. | |
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| Sujet: Re: La proventriculite | |
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