Le diabète est une maladie rare chez nos perroquets de compagnie. Il apparaît généralement spontanément et ce qui le déclenche est le plus souvent indéterminé. Une pancréatite, un cancer du pancréas ou du rein sont des causes possibles. On a aussi déterminé que l’injection de depo provera (médroxyprogestérone acétate) chez les femelles dans le but de contrôler leur production d’œufs a été associée à l’occasion avec le déclenchement d’un diabète. Ce produit devrait n'être utilisé qu’en tout dernier recours. L’utilisation de Leupron (quoique beaucoup plus dispendieux) est définitivement plus sécuritaire. Le diabète a été décrit, entre autres, chez la perruche, la perruche calopsitte, l’amazone, le gris d’Afrique, le ara, le cacatoès, le toucan, le pigeon et les oiseaux de proie.
Les principaux symptômes sont que le fond de cage du perroquet persiste à devenir rapidement détrempé. Une odeur désagréable s’en dégage. Ses selles de l'oiseau sont tellement liquides que lorsqu’il défèque, un jet d’eau est projeté. Il boit beaucoup plus que la normale et son appétit est bien ouvert. On pourrait même dire qu’il est de plus en plus vorace.
Pour faire un diagnostic, une petite quantité d’urine est prélevée ainsi qu’un échantillon sanguin. Si une grande quantité de glucose est présente dans l’urine et le taux de sucre sanguin (glycémie) est très élevé, cela ne peut que signifier un diabète. Cela n’a rien de rassurant car cette maladie est encore mal comprise chez les oiseaux. Le contrôle de la glycémie est un processus complexe modulé par des hormones produites par le pancréas. Les deux principales sont l’insuline et le glucagon. L’insuline a pour effet de permettre au sucre sanguin de pénétrer dans les cellules quand la glycémie est trop élevée. Le glucagon pour sa part, permet au sucre emmagasiné dans l’organisme d’être libéré afin de venir normaliser une glycémie trop basse. Chez les humains, le diabète implique un problème de gestion de l’insuline (soit qu’il n’y en a pas assez de produite, soit qu’elle ne travaille plus comme elle devrait). Chez les oiseaux granivores, ce n’est pas l’insuline qui est la principale responsable du contrôle de la glycémie, mais le glucagon. Chez le perroquet diabétique, il semble que le glucagon fait augmenter le sucre sanguin anormalement.
Dans le but de régulariser la glycémie, l'alimentation doit en premier temps être modifiée. Tous les fruits sucrés doivent être retirés ainsi que tous autres aliments contenant du sucre. Des contrôles sanguins ont démontré que malgré cette intervention, l' hyperglycémie (taux de sucre sanguin élevé) persistait. La seule option restante est le traitement à l’insuline. Même si ce n’est pas un désordre de l’insuline qui cause le diabète des oiseaux, son administration aide quand même à faire descendre le taux de sucre sanguin.
Actuellement, le diabète demeure une maladie incurable. Le diagnostic se base sur une hyperglycémie et glucosurie (sucre dans l’urine) persistantes. Une glycémie élevée qui revient à la normale n’est pas inquiétante, car d’autres facteurs, non graves, peuvent faire augmenter le taux de sucre sanguin transitoirement (après un repas, stress, agitation). Un diabète temporaire a même été décrit chez la perruche calopsitte incommodée par une péritonite à jaune d’œuf. Le tout et rentré dans l’ordre une fois l’infection contrôlée.
Il est primordial d’apprendre à bien savoir observer les selles d’un perroquet. Une foule de renseignements s’y cachent. Les gens confondent souvent la polyurie et la diarrhée. Faire le bon diagnostic et traiter rapidement un oiseau malade assurent un meilleur succès thérapeutique. Le seul espoir demeure la recherche. Peut-être qu’un jour, les percées scientifiques faites chez les humains pourront aider les oiseaux. Actuellement, espérons que la recherche dans le domaine aviaire se poursuive et donne des résultats.