Le Tangara à Mirroir Blanc
A nouveau, les ornithologues du GEPOG ont découvert une nouvelle espèce d'oiseau pour la Guyane.
En effet, après la découverte du Petit-duc de Roraima (Megascops roraimae) dans les montagnes tortue de Roura en octobre 2010 lors des prospections ZNIEFF, c'est une chance incroyable qui a placé dans les filets des bagueurs un Tangara à miroir blanc (Conothraupis speculigera). Ce Thraupidae à été capturé à Awala-Yalimapo le dimanche 20 mars lors d'une opération STOC (Suivi temporel des Oiseaux Communs), un suivi scientifique par la capture au filet des espèces communes du littoral.
Maxime Cobigo, Olivier Claessens, Clément Cambrézy, Sophie Maillé, Alexandre et Robin Renaudier ont eu la chance de faire cette incroyable donnée qui enrichit la liste des oiseaux de notre département. Cette découverte est d'autant plus inouïe que cette espèce improbable est connue pour vivre dans le nord du Pérou et le sud de l'Equateur où elle est assez peu commune (et même, classée en liste rouge "near threatened" par l'UICN !) !
L'espèce est connue pour effectuer des migrations trans-andines, c'est même le seul passereau à faire ce déplacement d'est en ouest, mais si les ornithologues savaient l'espèce capable de faire des migrations ou de l'erratisme de l'ordre de quelques centaines de kilomètres, ils étaient loin d'imaginer un tel trajet aussi loin de son aire de distribution naturelle ! Cet oiseau, un mâle immature (âgé d'un peu plus d'un an) a battu les performances connues de l'espèce en se comportant en forçant de loin les limites connues de la distribution géographique de cette espèce d'oiseau !
Il s'agit là de la première mention pour du Tangara à miroir blanc (Conothraupis speculigera) pour le plateau des Guyanes et le nord Amazonie !
Il mesure environ 16 cm de long et pèse de 23 à 28 g. Le mâle est noir avec un croupion gris, le ventre blanc et un miroir blanc. Il a un bec plus long que le Sporophile noir et blanc auquel il ressemble un peu et n'a pas les flancs noirs ni le bec blanc du Tangara de Berlioz. La femelle est olive avec le ventre chiné de jaune. Les deux sexes ont un iris rougeâtre et un bec grisâtre. Le chant des mâles est caractéristique, rappelant celui du merle noir, éclatant et fort. Il est généralement peu commun à rare et généralement observé seul ou en couple, mais peut être trouvé en troupes jusqu'à 50 individus.
Dans la partie septentrionale de son aire il se reproduit pendant la saison des pluies (vers mars), après quoi il se disperse.
Le nid a été décrit seulement en 2006. Il est ouvert, désordonné et lâchement tissé, en forme de coupe de 6 à 7 cm de haut et 10 à 11 cm de diamètre externe, 6 cm de diamètre interne et 4 cm de profondeur. Il est placé à une hauteur moyenne (environ 50 à 150 cm au dessus du sol) dans des arbustes de petite taille. Il est construit à partir de petites branches et de pétioles des feuilles et doublé de rhizomorphes de champignons.
La couvée se compose de 2-3 œufs. Ces œufs sont bleu pâle avec de grandes taches brunes assez uniformément réparties et mesurent 21x15,6 mm.
On le trouve en Bolivie, Équateur, Pérou et au Brésil dans l'état d'Acre.
Cet oiseau se retrouve dans le maquis, les forêts et les lisières de forêt à une altitude de 100-1800 m.
sources :
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